Frédéric Lordon : la Révolution pour rire
Les Gilets-Jaunes : la Révolution pour de vrai
L’écrivain Frédéric Lordon a eu, il y a quelques années, une petite phrase bien sentie, intelligente et courageuse, qui faisait voler en éclats le clivage entre réalisme et idéalisme, clivage de fond qui sous-tend largement le clivage droite-gauche — la droite se targuant d’être réaliste et la gauche se vantant d’être idéaliste. En l’occurrence, Lordon a ainsi réglé son compte à l’arnaque du chantage à la dette — ce piège grossier dans lequel tant de fiers-à-bras de droite, soi-disant « réalistes » (comme Charles Gave ou Olivier Delamarche), sont tombées tête la première — : « Le vrai réalisme c’est de fermer la bourse, de saisir les banques et de ne pas payer la dette. » C’est exact, c’est bien envoyé, c’est absolument imparable, c’est ferme et définitif, et enfin, cela permet accessoirement de montrer la bêtise et la lâcheté des grandes gueules de droite qui baissent leur froc devant le misérable chantage de la maffia bancaire mondialiste.
Mais voilà maintenant Frédéric Lordon qui, hélas, retombe dans l’esbroufe du gauchisme le plus infantile avec sa petite causerie du 5 mars 2024, intitulée « Il n’y a pas d’autre solution que d’être révolutionnaire », affligeant ramassis de rodomontades et de fanfaronnades pour gosses gâtés incultes et infatués, et qui montre bien, par défaut — et par contraste avec le niveau de maturité auquel sont en train d’arriver les Gilets-Jaunes —, où en est la révolution aujourd’hui en France.
« Le capital a faim » — commence par constater poliment et gentiment Lordon — et c’est pour ça qu’il détruit tout, qu’il avale tout et qu’il dissout tout ce qui bouge. Mais c’est encore beaucoup plus grave et plus profond qu’une simple fringale ou que la banale volonté de puissance et de jouissance, aussi démesurée soit-elle : c’est une névrose aggravée d’une psychose, une compulsion nihiliste et véritablement satanique, pas même seulement morbide et mortifère mais purement et simplement suicidaire, qui ne vise même pas à se remplir la panse et à jouir de son festin, mais qui ne vise qu’à détruire, anéantir et annihiler le monde, la nature et la vie tout entière, et qui ne pourra disparaître que comme une tumeur cancéreuse, en s’autodévorant. D’emblée se constate combien la critique gauchiste est incapable de poser le diagnostic en des termes un tant soit peu sérieux et… réalistes.
Lordon s’offusque ensuite de voir le totalitarisme libéral adopter la « solution ethno-nationaliste, raciste », comme seul recours pour perdurer. Ce n’est pourtant pas nouveau, et le soutien de Hitler par les financiers judéo-anglo-saxons n’est plus un secret depuis longtemps — sauf qu’en l’occurrence, pour le cas français, c’est faux, dans la mesure où les Français ne sont pas racistes et qu’ils sont juste fatigués d’avoir à subir une déferlante migratoire qu’ils n’ont jamais voulue et qui n’a aucune raison d’être (pas même humanitaire) hormis de semer la haine et le chaos en Europe et de pousser les Européens à la guerre civile ethnique1 : l’immigration ne sert que les intérêts du capital, des sionistes et des mondialistes, et il faut être aussi con qu’un gauchiste pour ne pas le comprendre et continuer à défendre les migrants au lieu de tout mettre en œuvre, comme Kémi Séba et le mouvement panafricaniste, pour que l’émigration cesse enfin et que chacun s’occupe de son propre pays. Cela implique évidemment pour nous, Français, de se barrer d’Afrique et d’arrêter l’exploitation postcoloniale — qui est, de toute façon et désormais, en train de s’effondrer, mais si la Françafrique est maintenant en déroute, c’est grâce aux Russes et certainement pas grâce aux gauchistes, qui ont d’ailleurs, dans leur effroyable stupidité (et leur effarante et constante soumission à la logorrhée médiatique libérale), systématiquement tendance à cracher sur les Russes.
Il y a donc « une seule hypothèse réaliste : la radicalisation bourgeoise » ; dès lors la maffia mondialiste « jettera tout dans la bataille » : mais il y a un bon moment déjà que la racaille capitaliste jette toutes ses forces dans la bataille, y compris avec une fausse pandémie et un faux virus qui n’a tué presque personne (sauf des gens qui ont été assassinés par leurs propres autorités sanitaires) et un faux vaccin qui a tué, lui, et qui continue à tuer beaucoup de monde. C’est pourtant là l’un des véritables points de bascule de notre époque, comme tous les révolutionnaires sérieux l’ont déjà dit : le capital et ses larbins, la valetaille d’État, la maffia sioniste qui parasite nos pays, toute cette clique mondialiste sans foi ni loi considère les peuples comme un bétail, un ramassis d’animaux taillables et corvéables à merci, uniquement destinés à être exploités et rentabilisés jusqu’à ce que mort s’ensuive par tous les moyens possibles (y compris et surtout les pires, car ces gens-là sont des psychopathes qui jouissent et se repaissent de la souffrance infligée à autrui). Tant qu’on n’a pas compris ça, il est inepte, ridicule et indécent d’oser parler de politique et a fortiori de révolution. (Et cela montre bien, comme la suite va nous le prouver, à quel point les Gilets-Jaunes sont en avance sur les tartuffes et les tarlouzes gauchistes comme Lordon et ses semblables.)
« Quel gouvernement élu peut résister à ça ? Réponse : aucun. » Si : un gouvernement GJ, parce que sa légitimité, son intelligence, son intégrité, sa lucidité, forgées dans le sang, la sueur et les larmes, le rendront invincible et inattaquable. À ceci près qu’un gouvernement GJ ne sera évidemment jamais élu, puisque le système électoral est pourri de l’intérieur (conçu pour mettre de dociles larbins au pouvoir pour servir le projet mondialiste), et qu’il va donc falloir, pour que le peuple reprenne en mains les leviers du pouvoir politique (de l’exécutif, du législatif, du judiciaire, du juridique, du monétaire, de l’économique, du commercial, du scientifique, du médical, du sanitaire, de l’éducatif, de l’agricole, de l’industriel, etc. : de tous les pouvoirs), attendre que le système maffieux qui parasite et gangrène la France s’écroule de lui-même, le temps que la racaille mondialiste — et sa pléthore de larbins et de collabos — s’épuise (et que sa capacité de nuisance peu à peu s’effrite et s’évanouisse) à l’issue de sa mise en échec ultime en Ukraine et à Gaza2.
Cela semble néanmoins avoir échappé à la sagacité de notre petit freluquet gauche-caviar, qui pontifiait ainsi, le 5 mars dernier : « Alors se profile le point L, L comme Lénine, le point où tout se décide : celui où un pouvoir de gauche [lequel ?] choisit entre s’affaler et la confrontation. » Mais la gauche est déjà affalée, depuis longtemps vautrée dans de fausses luttes, non seulement pathétiques mais pathogènes, voulues et décidées par le capital : le féminisme, le wokisme, l’immigrationnisme… Les gauchistes, comme l’avait déjà constaté Lénine, sont encore et toujours les « idiots utiles » du capital, les abrutis qui se mobilisent pour des combats qui profitent en fait aux mondialistes : le féminisme, qui détruit la famille et la natalité, le wokisme, qui détruit l’identité biologique et aggrave encore la chute démographique (sans parler de ses ravages psychologiques), et qui sert ensuite à justifier l’invasion migratoire, soi-disant pour compenser la natalité en berne, mais plus sérieusement pour détruire la culture et l’identité françaises et européennes en faisant venir un maximum d’étrangers (musulmans de préférence) avides de revanche et conditionnés à la haine des Blancs, les Européens de souche — les « souchiens », comme le dit si joliment la pute soumise (et ouvertement raciste) Houria Bouteldja — étant tous considérés comme racistes et colonialistes, et alors même que les racistes et les colonialistes, les vrais, ce furent et ce sont encore les sionistes, qui se considèrent, en tant que « peuple élu », comme supérieurs au reste du monde, et qui ont utilisé les Européens pour bâtir des empires coloniaux à leur profit avant d’utiliser les immigrés pour ruiner les nations d’Europe en les jetant dans un clash of civilizations apocalyptique et enfin mettre en place leur New World Order satanique à la con, que la Russie de Vladimir Poutine, grâces lui soient rendues, a d’ores et déjà commencé à foutre en l’air. Autant de considérations assez élémentaires dont ne semble pas s’être aperçu notre vaillant et vibrant petit révolutionnaire du samedi soir.
« Le nombre, la masse », s’enflamme ainsi Frédo la Jactance : « seul le nombre pourra tirer les verrous. La grève générale avec occupation générale : voilà les données réalistes du problème. » Tiens, voici Georges Sorel, inspirateur de Lénine et concepteur de la grève générale comme mythe mobilisateur et levier révolutionnaire ! « Dans l’idée de tout niquer avec méthode [cette grotesque formule, à elle seule, suffirait à montrer l’imposture de Lordon], une organisation à base ouvrière, à implantation salariale et populaire aussi large que possible, est le premier article de la méthode. » On croit rêver : encore une fois, c’est exactement ce qu’ont fait, ce qu’ont été les Gilets-Jaunes : un mouvement à base ouvrière et à implantation salariale et populaire aussi large que possible. T’es con, Lordon, ou tu le fais exprès ? Le train de la Révolution t’est passé sous le nez et t’as rien vu.
Christophe Chalençon, qui fut sans doute le meilleur, voire le seul véritable porte-parole des Gilets-Jaunes. Voilà un révolutionnaire, un vrai. La preuve : la racaille étatique vient de s’en prendre à lui. C’est sans doute son appel répété à l’insurrection des « gens d’armes » qui a provoqué sa récente réduction au silence : la maffia d’Etat ne saurait supporter de voir contester son sacro-saint « monopole de la violence physique », seul et unique moyen de sa survie.
« Le nombre ne se mettra pas en mouvement sans qu’auparavant on l’ait fomenté. » C’est qui, « on » ? Réponse : l’État profond, Ducon. Voici maintenant un autre point nodal de la stratégie capitalo-mondialiste contre le peuple, que pas grand-monde n’a compris et que moins de monde encore a eu les couilles d’affirmer en public, à l’exemple de Christophe Chalençon (qui vient d’ailleurs d’être martyrisé par la racaille d’État en se voyant inoculer un cancer du pancréas) : le mouvement des GJ a été « fomenté » par le deep State (comme il le dit dans cet excellent entretien). Quand la masse des GJ s’est mise en mouvement, c’est parce qu’elle avait été provoquée par des mesures aberrantes, exaspérantes, et, comme qui dirait… conçues pour pousser le peuple à la révolte. L’énorme manipulation dont a fait l’objet une Jacline Mouraud (démesurément et soudainement mise en avant sur les réseaux sociaux), puis les trois ou quatre marionnettes qui ont joué le rôle de porte-parole (l’inepte bouffon Maxime Nicole, l’inoffensif et lénifiant François Boulo), montre que l’État profond (concept qui semble échapper à ce pauvre Lordon) a tout fait pour provoquer l’insurrection populaire, la récupérer ensuite, la foutre en l’air enfin, et cela dans le but de vidanger la fureur populaire pour avoir davantage de marge de manœuvre par la suite. Et puisque Lordon évoque la grève générale, qui a été conceptualisée par Georges Sorel, je lui rappellerai que l’insurrection qui vient (comme disait le Comité invisible) n’aura pas besoin d’être fomentée par une quelconque avant-garde soi-disant éclairée : « Il n’y a pas de sauveur suprême : ni Dieu, ni César, ni tribun / Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes : travaillons au salut commun », comme le chantaient les vrais révolutionnaires au début du XXe siècle.
Alain de Benoist l’avait bien résumé (dans l’excellent numéro 42 de la revue Krisis de décembre 2015 sur le socialisme) : « L’apport majeur de Georges Sorel à la pensée sociale pourrait bien tenir dans ce mot : nous-mêmes (qui, en irlandais, se traduit par Sinn Féin). L’expression revient d’ailleurs constamment sous la plume des théoriciens du syndicalisme révolutionnaire. En 1898, Sorel répète que ’’le socialisme n’est pas une doctrine, une secte, un système ; c’est l’émancipation des classes ouvrières qui s’organisent, s’instruisent et créent des institutions nouvelles’’. » Et de fait, en effet, les GJ se sont organisés, se sont instruits (et continuent plus que jamais à s’instruire) et créent, virtuellement du moins, des institutions nouvelles (avec le Référendum d’Initiative Citoyenne). « C’est aussi ce qu’explique l’ex-anarchiste Georges Yvetot, qui succéda à Fernand Pelloutier à la tête de la Fédération des Bourses du Travail : ’’La classe ouvrière est assez grande pour marcher toute seule puisqu’elle sait mieux que les intellectuels où elle va, vers quel but et par quels moyens’’. » C’est exactement ce qu’ont montré les GJ, qui n’ont eu besoin de personne (et que personne n’a pu récupérer) pour savoir ce qu’il était juste et nécessaire de faire : autrement dit la France, la vraie, celle du peuple, est mûre pour le socialisme, le vrai, c’est-à-dire pour une République accomplie. « Telle était d’ailleurs la vieille idée de Jaurès : le socialisme, c’est la république jusqu’au bout » (Denis Collin), c’est-à-dire un peuple autonome et souverain. Moralité ? Les Gilets-Jaunes, c’est l’accomplissement de la République.
Le petit Lordon en est loin, très loin. « Il faut s’intéresser aux élections car il arrive qu’elles créent des situations intéressantes », c’est-à-dire… que la ’’France Insoumise’’ accède au pouvoir ! Et ce branleur ose se prétendre révolutionnaire ? « Penser stratégiquement, avec discernement », ose-t-il fanfaronner : on se frotte les yeux. Il n’a pas encore capté que les élections étaient trafiquées et leur résultat prévu à l’avance. Fantastique foutage de gueule ! À quel point faut-il être à l’ouest en effet, ahuri, largué, perché, coupé des réalités, pour croire un seul instant que les deux dernières élections présidentielles de 2017 et 2022, avec leurs invraisemblables résultats, n’ont pas été truquées ? Élections, piège à cons : c’est plus vrai que jamais.
« Un gouvernement de gauche », c’est « la contestation sociale ré-autorisée » : là encore on croit rêver. Comment pourrait-il y avoir de la contestation sociale sous un véritable gouvernement de gauche ? Des mouvements écolos qui ne soient plus criminalisés ou harcelés ? Mais c’est un gouvernement écologique pour de vrai qu’il s’agit de mettre en place, un gouvernement qui aille beaucoup plus loin que ne le peuvent les mouvements écolos actuels, y compris les Soulèvements de la Terre — un gouvernement écologique au sens fort et profond, qui impulse une politique en phase avec la nature, en harmonie avec les rythmes naturels, y compris les rythmes cosmiques et astronomiques… ! Un gouvernement qui mette enfin un terme aux horreurs et aux aberrations de l’industrie agro-phyto-pharmaceutique et qui s’emploie à convertir nos terres agricoles à la biodynamie et à la permaculture, par exemple, en soutenant les cultivateurs au lieu de les persécuter comme le fait l’administration actuelle, soumise à la dictature capitalo-mondialiste… Voilà qui serait un peu sérieux et intelligent, pertinent et cohérent, pour le coup.
« Une fenêtre pour l’entrée en scène du nombre » : elle s’est déjà ouverte en novembre 2018, crétin. « Le truc avec le nombre, c’est que quand il est parti, il est possible qu’on ne l’arrête plus si facilement ». Hélas, si : à grands coups d’yeux crevés et de mains arrachées. « Le pouvoir, il [le nombre] pourrait bien avoir le désir de le devenir lui-même, et de se poser en souverain de toutes les affaires qui le concernent » : mais encore une fois, qu’ont fait d’autre les Gilets-Jaunes ? C’est exactement ce qu’ont fait les GJ, avec le Référendum d’Initiative Citoyenne : que le pouvoir décisionnaire revienne enfin au peuple. « Le but ultime d’une révolution, en réalité, c’est ça » : en effet, le pouvoir au peuple. (Ce que la gauche-caviar, qui n’a rien de démocrate, se permet d’appeler le ’’populisme’’, dans une ignominieuse tentative de faire passer le peuple pour un ramassis d’abrutis et de discréditer sa parole, au lieu, comme l’exige pourtant la plus élémentaire décence, de prendre en compte et de respecter cette parole. Le gauchisme, ou la sordide et désastreuse alliance de l’arrogance et de l’ignorance satisfaites, au profit et au service du totalitarisme capitalo-mondialiste.)
« Le capital radicalisé ne laissera pas faire » : on a vu, merci. « Le cas du changement climatique devrait pourtant être assez parlant » : non, abruti, puisque c’est encore une ruse des capitalistes pour te culpabiliser, faire diversion et dévier les forces contestataires ou écologiques sur un faux problème. Après le wokisme, le transgenrisme et le transfrontiérisme, Lordon trouve encore le moyen de tomber dans le piège du climatisme : difficile d’être plus bête.
« Pourquoi faut-il être révolutionnaire ? Parce qu’il n’y a plus d’autre solution » : si, il y en a une autre, et c’est la rupture, psychique — mentale et morale — plutôt que physique, avec le système. Rompre avec la logique capitaliste, abandonner les modes de pensées et les modes d’action qui vont avec. Ici, et nulle part ailleurs, réside la solution du problème — et il y a longtemps que les penseurs écologiques (les vrais, pas les escrocs et les imposteurs actuels) l’ont vécu et enseigné. (Et cela se retrouve aujourd’hui dans la dynamique ô combien fertile et prometteuse des écolieux et des écovillages.) Combien est-il significatif que Lordon ne mentionne pas une seule fois l’écologie comme seule et unique voie de recours à la crise capitaliste…! Car c’est ainsi que l’ « on prend les clefs du train » : le train local et social, en phase et en harmonie avec la nature et ses rythmes, en laissant le train global et libéral se fracasser sur le mur du réel — ce qui ne devrait plus tarder, à moins que les BRICS, pourquoi pas, parviennent à orienter l’économie mondiale dans un sens coopératif et non plus compétitif, avec le respect de l’environnement comme principe directeur suprême. Il n’y a là rien d’utopique : après tout, Vladimir Poutine avait le plus grand respect pour Jacques Chirac, et l’un des temps forts du second mandat de Chirac fut d’avoir inscrit, avec sa Charte de l’Environnement de 2004, le respect de la nature dans le Préambule de la Constitution de la Ve République, à égalité avec le respect de la dignité humaine. Ici se trouve, en germe, le nouveau paradigme intellectuel, philosophique, juridique, politique et économique dans lequel la France, en dépit de toute apparence, est en train d’entrer.
« Nous devons travailler à faire advenir ce jour où, pour le plus grand nombre, la révolution sera devenue une question de logique, et la seule solution pour arrêter de tout perdre et pour tout conquérir » : ce jour est déjà arrivé, abruti, et la nuit la plus opaque lui a succédé, sous l’effet conjugué, d’une part, de la répression la plus brutale (racaille en uniforme et défoncée au Captagon au service de la racaille en costard-cravate défoncée à la coke : comme quoi il faut vraiment être défoncé H24 pour que le capitalisme puisse continuer à tourner), et d’autre part, du confinement pseudo-sanitaire imposé par les mondialistes le 19 mars 2020, qui a été le seul moyen de mettre un terme — provisoire, quoi qu’il en soit — à l’épopée des Gilets-Jaunes, la dernière insurrection révolutionnaire que nous ayons connue en France, pour l’instant, en attendant la prochaine, qui sera la bonne, et qui est de toutes manières d’ores et déjà en cours.
Pourquoi ? Parce que la solution révolutionnaire ne doit pas seulement s’entendre en termes d’action collective et sociale, extérieure et matérielle, mais d’abord et avant tout en termes d’action individuelle, intérieure, morale et spirituelle. C’est la rupture mentale et morale dont j’ai parlé plus haut : faire son deuil de ce monde et de son mode de fonctionnement malsain, délétère, pathogène et mortifère. « La seule et unique » révolution est intérieure, a dit aussi Krishnamurti : l’émancipation n’est pas seulement matérielle, elle est d’abord et avant tout morale et mentale. Cesser de vouloir abattre cet ordre pourri — puisque tout ce à quoi tu résistes, persiste — mais le laisser se démanteler tout seul, et pendant ce temps, préparer la suite.
Cela advient de soi-même quand on a compris le sens de ce système, et qu’on n’a dès lors plus besoin d’y prendre part : on l’a dépassé. C’est vaincre la bête en soi, maîtriser le besoin de puissance et de jouissance, dépasser le besoin de vengeance et de reconnaissance, sur lesquels repose le système patriarcal et la société occidentale : tel est le stade de maturité auquel il s’agit de s’élever, et l’on ne peut s’y élever sans se livrer à une profonde et lucide introspection. Cela permet de réaliser ceci : l’intelligence et la compréhension, de soi et du monde, sont libératrices, alors que « la vengeance, la critique négative et la condamnation, en revanche, vous rendent inévitablement faibles » (David Hawkins, Pouvoir contre force) : elles renforcent notre aliénation et accentuent notre dépendance (véritablement toxicomaniaque) au système, qui ne repose, fondamentalement, que sur ce culte de la violence et de la vengeance (droit du plus fort et loi de la jungle), dans un cercle vicieux non seulement mortifère, mais (comme je l’ai précisé au début) véritablement suicidaire.
Quand on a compris quelque chose, on n’en est plus affecté : on s’en est libéré. (Spinoza : « Toute passion cesse d’être une passion dès qu’on s’en fait une idée claire et distincte. ») On a compris, on se libère et on peut passer à autre chose. Tel est le détachement auquel de plus en plus de monde est en train d’arriver, en silence et de manière invisible, comme il se doit. Cela se déduit notamment du fait que les GJ, face à l’impossibilité d’une action révolutionnaire extérieure, c’est-à-dire nécessairement violente — car sur le terrain de la violence, la maffia étatique aura toujours le dernier mot, puisque ses chiens de garde (porteurs d’uniformes civils et militaires) sont incapables de se retourner contre la main qui les nourrit (ce qu’il serait du reste bien naïf et tout à fait vain de leur reprocher) —, les GJ, donc, se sont jetés dans la recherche d’infos et d’explications alternatives, qu’ils sont donc massivement entrés en ’’complotisme’’ (réalisant au passage que l’Histoire tout entière pouvait assez généralement se ramener à une succession de complots réussis…), et qu’ils sont dès lors en train de comprendre par et pour eux-mêmes comment fonctionne ce monde immonde, ce qui leur permet de s’affranchir du narratif officiel, et donc des contraintes mentales et morales, de l’abrutissement et de l’esclavage mental, de la corruption morale et de la dégénérescence psychique, que ce narratif essaye d’entretenir dans le peuple pour le maintenir en léthargie.
Sortir de la zombification de masse, de la lobotomie mentale collective, voilà ce qui est vraiment révolutionnaire. Mais pour ça, encore faut-il en finir avec les illusions et les mensonges dont se bercent encore des imposteurs comme Lordon et ses semblables, qui font partie du problème et certainement pas de la solution. Car la solution, c’est la connaissance et la réalisation de soi : le reste vient par surcroît. Et pour cela, une voie royale : l’intégrité. La rectitude. La prise d’initiative, la prise de décision et la prise de risque, en accord et en cohérence avec nos aspirations et nos besoins — par amour et par respect pour soi — et la capacité à assumer nos choix et nos prises de position. Autrement dit, « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».
« Au cap des 700 ans », c’est maintenant.
- Ajoutons également, pour en finir avec cette fallacieuse et fatigante accusation de racisme, que la fermeture et l’hostilité des Français envers les immigrés, aussi odieuses qu’elles puissent paraître, n’en sont pas moins parfaitement compréhensibles, pour ne pas dire franchement légitimes : elles ont leur cause dans la décolonisation hâtive et bâclée que le général de Gaulle a imposé à une armée qui avait, sur le terrain, remporté militairement la guerre d’Algérie (après avoir héroïquement combattu en Indochine) ; il n’est donc pas étonnant, il est même parfaitement normal et légitime que les Français, qui ont été contraints d’abandonner leurs colonies, se mettent à dénigrer voire à rejeter des immigrés issus de ces mêmes colonies, venus par la suite chercher les avantages de leur ancienne métropole : « vous avez voulu nous chasser de chez vous ? Fort bien, mais ce n’est pas pour venir ensuite vous installer chez nous ! Vous nous avez virés mais vous voulez quand même profiter de la France ? Trop facile : les immigrés, dehors, rentrez chez vous, à votre tour ! » Voilà ce qu’il s’est passé, et rien d’autre. Cela ne justifie évidemment pas un déchaînement de fureur comme le massacre parisien du 17 octobre 1961, mais cela contribue suffisamment à l’expliquer pour s’épargner de sombrer dans ce moralisme culpabilisateur, non seulement stérile voire sclérosant, que le gauchisme aime tant. Il a simplement manqué aux Français le recul et la hauteur de vue nécessaires — la capacité de faire la part des choses — pour percevoir l’hommage, l’honneur, l’amour et le respect que les immigrés nous témoignaient en réalité en quittant leur pays pour venir en France, puisque ce faisant ils adhéraient à notre modèle de civilisation au détriment du leur. Sans oublier qu’en fait de racisme, c’est précisément cela qui fut le critère décisif du général de Gaulle, pour… abandonner l’Algérie française, comme il l’a signifié à Alain Peyrefitte : « Est-ce que vous donneriez votre fille à marier à un Arabe ? » Quant à l’immigration de masse que subit la France depuis les années 1970, elle a été organisée par les milieux patronaux, industriels et financiers, pour faire pression à la baisse sur les salaires, tout en préparant le terrain au « choc des civilisations » que la CIA a toujours voulu déclencher en Europe en général et en France en particulier. ↩︎
- Voilà sans doute l’une des raisons pour lesquelles les Russes prennent leur temps en Ukraine : ils épuisent jusqu’au bout le potentiel matériel et humain de l’Otan — ils démilitarisent et dénazifient l’Otan (en particulier en éliminant les mercenaires occidentaux qui ont remplacé l’armée ukrainienne et qui sont généralement des nazillons), en élargissant simplement leurs buts de guerre officiels, qui sont la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, à l’Otan tout entière. Même logique au Moyen-Orient : l’Iran, qui a montré sa supériorité tactique et stratégique sur Israël avec la frappe du 14 avril 2024, semble en fait se contenter d’attendre que s’épuise la capacité de nuisance israélienne, tenue en échec par l’héroïque résistance gazaouie. En termes de stratégie en effet, laquelle repose pour une bonne part sur la maîtrise du facteur temps (cf. Sun-Tzu), alors que l’Otan et Israël ont tout fait pour précipiter le chaos, les Russes et les Iraniens font tout pour ralentir le rythme et réorienter la marche du monde vers un nouveau cours et un nouvel ordre, non plus unipolaire mais multipolaire et non plus compétitif mais coopératif (logique mise en œuvre à travers les BRICS). C’est donc à un véritable changement de paradigme que nous sommes en train d’assister, dans une dynamique ô combien vertueuse qu’il ne faudra pas me pousser beaucoup pour y voir une véritable gilets-jaunisation de la vie politique internationale (si j’ose dire), en parfaite cohérence avec l’esprit, les valeurs et le niveau de conscience de l’Ère du Verseau. ↩︎